Si vous envisagez de devenir végétarien ou végane (je tente l’écriture du mot à la française), ou bien si vous êtes déjà végétarien et que vous souhaitez passer végétalien, il y a quelques astuces qui peuvent vous y aider.
Evidemment, chacun son expérience et sa façon de faire mais je peux vous partager ici ce qui a fonctionné pour moi et beaucoup de personnes végé que je connais.
Certaines personnes préfèrent changer totalement d’alimentation du jour au lendemain et c’est totalement ok. Cependant, je pense que pour beaucoup de gens, cela peut sembler un peu extrême et effrayant. C’était mon cas. J’en avais envie mais j’avais aussi beaucoup de blocages et de doutes.
Il m’a fallu du temps et y aller étape par étape pour vraiment “embrasser” ce changement et être à l’aise avec.
Je pense que si j’avais effectué le changement vers une alimentation végétalienne du jour au lendemain, ça aurait été très difficile et j’aurais sûrement eu de gros manques (pas “carences” attention, je parle ici de manques dans le sens “avoir très envie de manger tel ou tel aliment”) et mon entourage n’aurait peut-être pas compris mon choix.
Ce sont peut-être de fausses croyances et je sais que pour certains il est plus facile d’y aller d’un coup. Mais je suis très contente d’avoir pris mon temps et d’y être allée par étape. 4 étapes en fait, sur 4 mois.
Voici comment j’ai procédé :
1er mois
J’ai d’abord arrêté de manger de la viande chez moi. Mais je continuais à en manger occasionnellement à l’extérieur, notamment lorsque j’allais déjeuner chez ma grand-mère et qu’elle nous servait sa fameuse pintade (que je trouvais honnêtement délicieuse), je ne voulais pas la blesser en refusant d’en manger, je ne me sentais pas prête.
Je ne culpabilisais pas, je savais qu’à terme, j’allais arrêter, lorsque je serais prête et que pour l’instant c’était ok de faire comme ça.
Je continuais en parallèle à manger copieusement du poisson, du fromage et des oeufs. Et je n’osais pas trop parler autour de moi de ma transition alimentaire. J’avais assez peur des réactions des autres et je n’assumais pas encore.
C’est fou quand j’y repense comme on peut en arriver à avoir presque honte de simplement vouloir arrêter la viande. Maintenant je me contre fiche de ce que pense les autres, c’est mon choix et c’est comme ça, mais à l’époque, j’avais très peur des réactions de dédain (“pff encore une illuminée qui ne veut plus manger de viande”) ou de critiques ouvertes (“mais n’importe quoi, il y a d’autres problèmes dans le monde plus grave et tu vas être hyper fatiguée si tu ne manges plus de viande”) ou encore de moqueries (“aller encore une lubie qui la prend, on en reparle dans 1 mois tiens…”).
Donc si c’est encore votre cas, si vous avez peur du regard des autres, je vous comprends totalement et sincèrement. C’est tout à fait normal, laissez vous du temps, votre choix et votre conviction s’affirmeront 🙂
2ème mois
J’ai définitivement arrêté la viande, chez moi mais aussi à l’extérieur, j’ai pris mon courage à deux mains et annoncé à ma mamie d’amour que je ne mangeais plus de viande désormais et que je ne goûterais plus à son poulet du samedi. Sa réaction m’a surprise, elle a compris mon choix et l’a totalement respecté. En fait elle s’est surtout inquiétée de savoir si je faisais ça pour perdre du poids (en ajoutant “mais tu vas devenir toute maigre !”) et si je ne risquais pas avoir des problèmes de santé 🙂 Je l’ai donc rassurée sur ce point. Les autres personnes de ma famille ont également rapidement compris et respecté.
Je continuais à manger occasionnellement du poisson même si j’en avais réduis ma consommation car je savais que j’allais bientôt m’en passer. En revanche je n’ai pas vraiment réduit les oeufs et le fromage.
Niveau vie sociale, j’assumais maintenant de refuser de manger de la viande si j’étais invitée et qu’il y en avait au menu, je le disais avec une petite voix pas encore assurée mais malgré tout je commençais à le dire. Et je me suis rendue compte que d’une manière générale, les gens s’en fichaient ! Je veux dire par là que je n’ai pas eu à faire face à des moqueries ou critiques. Mon entourage a accepté la chose tout simplement.
3ème mois
J’ai arrêté le poisson. J’étais donc devenue officiellement végétarienne. Youhou ! J’étais vraiment fière de moi ! Mais pour être honnête, la viande et le poisson me manquaient un peu. Ce qui est normal, encore une fois, le fait de consommer de la chair animale relève en France d’une habitude bien ancrée et devenir végétarien / végane c’est simplement changer ses habitudes. Cela demande un temps d’adaptation. Désormais ni l’un ni l’autre ne me manquent.
Durant ce troisième mois j’ai commencé à doucement réduire ma consommation d’oeufs et de fromage. Je savais que le fait de devenir végétarienne n’était qu’une étape sur ma transition et que je voulais devenir végane et ne plus consommer aucun produit d’origine animale. J’en avais envie mais je n’étais pas vraiment encore prête.
Heureusement ce troisième mois était le mois de Décembre et cela m’a donné l’opportunité de choisir une date butoir très facile : le 1er Janvier. Le jour de toutes les résolutions. Je me sentais presque prête à devenir végane et je sentais que j’avais besoin d’un petit “challenge” ou en tout cas d’avoir une date en tête pour pouvoir me préparer sereinement et ne pas trop procrastiner ma décision.
J’ai donc décidé (et annoncé) qu’au 1er janvier 2016, j’arrêtais de consommer des produits d’origine animale ! J’en ai même fait un article sur le blog, plus moyen de reculer !
Certains pourraient dire qu’il est idiot de se mettre la pression et que je dis souvent que devenir végé ne doit pas être vu comme une contrainte. Je maintiens toujours ce discours et le fait d’avoir une date précise en tête ne m’a pas mis la pression, bien au contraire ! Je me sentais sereine de savoir que j’avais plusieurs semaines pour me préparer en douceur, accepter l’idée, et préparer la transition.
4ème mois
1er Janvier 2016 : ça y est, je suis devenue végétalienne ! Enfin non, officiellement je le suis devenue le 2 Janvier car le 1er, je l’avoue j’ai mangé un wrap dans lequel il y avait du fromage de chèvre (on connait tous le McDo du lendemain de fête, ne me jugez pas).
J’avoue que les premiers jours j’avais un peu d’appréhension et j’ai du me reprendre plusieurs fois, ayant tellement l’habitude de tendre la main vers le plateau de fromage devant moi. Mais les nouvelles habitudes se sont très vite ancrées en moi. J’ai testé plein de nouvelles recettes végétaliennes délicieuses, qui m’ont convaincu dans le fait que je n’avais pas dit au revoir au plaisir de manger 😉
Et puis j’avais préparé le terrain, j’avais acheté notamment des fromages végétaux en cas de “craving”, de grosse envie de fromage ou d’apéritif avec les copains, pour ne pas me sentir exclue. Maintenant je n’en consomme quasiment plus mais au début cela m’a bien aidé.
Suite à cette longue explication, voici, en condensé mes conseils pour une transition végétarienne ou végétalienne réussie.
1/S’écouter et y aller à son rythme
Choisissez le rythme qui vous convient. Que ce soit sur plusieurs jours, semaines, mois ou même années. Ne passez à l’étape d’après que lorsque vous êtes prêts. Cela vous évitera des frustrations, ça laissera le temps à la fois à votre corps et votre mental de s’adapter en douceur, mais aussi à votre entourage proche de se faire à l’idée et de ne pas s’inquiéter.
Attention tout de même à ne pas trop procrastiner et ne faire que repousser la transition 🙂 Si vous en avez envie, lancez-vous, le reste suivra !
2/ Prévoir des substituts pour le début
Certaines personnes n’aiment pas du tout les substituts à la viande ou au fromage, je comprends et je n’en suis moi-même pas super fan dans le sens où il s’agit souvent d’aliments industriels ne contenant pas toujours de très bons ingrédients. Mais je trouve que cela aide vraiment beaucoup au début, pour laisser le temps à votre corps de perdre certaines habitudes et d’en adopter de nouvelles.
Je conseille donc d’essayer les substituts de viande ou les fromages végétaux, intégrez-les doucement à votre alimentation, puis quand vous n’en aurez plus besoin ou envie, oubliez-les ! Ou bien gardez-les mais essayez plutôt de découvrir de nouveaux aliments sains et de garder les substituts pour des occasions particulières.
3/ Commencer à en parler doucement à son entourage
Personnellement j’ai vécu le fait de devenir végétarienne presque comme un coming out. L’enjeu n’est évidemment pas le même que d’annoncer à ses parents que l’on est gay ou que l’on quitte tout pour partir faire le tour du monde ou encore qu’on arrête ses études. Mais malgré tout, j’avais beaucoup d’appréhension à l’annoncer à mes proches. Et pourtant j’ai la chance d’avoir une famille très ouverte qui n’a jamais remis en question mes choix. Mais je sais que cela peut être plus ou moins difficile selon son cadre de vie, selon son éducation et les traditions familiales.
Je conseille donc de commencer par dire que vous n’avez plus trop envie de manger de viande, en expliquant pourquoi ou non, selon ce que vous sentez, puis quand vous vous sentirez prêt, de dire que vous avez maintenant choisi de ne plus en manger du tout, ainsi que le poisson et les produits d’origine animale (si c’est votre choix). L’important étant surtout selon moi de RASSURER vos proches. Il y a de fortes chances pour qu’ils se disent au choix, que vous allez avoir des problèmes de santé, que vous devenez anorexique, que vous êtes entrés dans une secte, etc. Donc rassurez-les en leur expliquant que vous savez ce que vous faites, que vous le faite pour de bonnes raisons et que vous vous êtes déjà / que vous allez vous renseigner au maximum pour rester en bonne santé. Ce qui m’amène au 4ème conseil…
4/ Se documenter
C’est primordial, pour non seulement savoir par quoi remplacer les produits d’origine animale (pour ça mon guide gratuit peut vous aider), découvrir de nouveaux aliments et ne pas vous retrouver à ne manger que de la salade et des graines, mais aussi pour savoir comment ne pas avoir de carences, savoir quoi répondre aux questions et aussi renforcer votre conviction.
Pas besoin de dépenser des fortunes, même s’il existe de nombreux livres excellents sur le sujet, il existe aussi une multitude de blog gratuits sur internet, donc pas d’excuses 🙂
Voilà, j’espère que ces quelques conseils vous serviront 🙂 N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous avez d’autres questions sur ma transition ou des appréhensions sur la vôtre. Ou encore si vous avez d’autres conseils à apporter !
Je suis végétarienne, à très forte tendance végétalienne… quasi à 100% chez moi… un peu moins quand on est invité, les fromages me font de l’oeil un peu trop souvent… Je ne culpabilise pas de les manger, mais presque… mais c’est tellement bon, que j’ai beaucoup de mal à résister !
Oui je te comprends c’est toujours plus compliqué à l’extérieur…
L’important c’est de s’écouter, si tu en as vraiment envie alors vas y sans culpabiliser 🙂 Et peut-être qu’un jour tu n’en auras plus envie tout simplement, ou tu auras des raisons plus fortes que l’envie.
Merci AnneSo pour cet article très intéressant. J’ai surtout apprécié que cela vienne de ton expérience. Juste un petit partage de la mienne. Fille et petit fille de bouchers et premiers !!!! la viande et le fromage c’est dans mes gènes. Mais petit à petit, aussi influencée par le discours altruiste envers les animaux, le respect de la nature et de nos compagnons de l’espèce animale, je me suis détachée de la viande et même du lait. J’ai été surprise que cela se fasse si facilement, comme naturellement (si cela pouvait être le cas pour d’autres choses :’), à méditer tiens).
Le plus difficile, c’est le fromage. Et encore, j’ai fortement réduit la consommation. Le yaourt est aussi quelque chose que j’apprécie. Je prends celui à base de lait de chèvre, excellent par ailleurs, mais ce n’est pas vegan, n’est-ce pas.
Je ne sais pas si je passerai au vegan mais en tout cas fruits/légumes est un acquis. Reste à fouiller dans tes recettes pour le reste.
Merci AnnSo.
Merci beaucoup Edith et bravo à toi !
C’est vrai que beaucoup de gens disent aussi qu’il a été facile en fait de diminuer voir arrêter la viande ou le lait. Je crois que, surtout en France, on en mange plus par habitude que par goût. Et on s’en rend compte quand on arrête, bien souvent ça ne nous manque pas en fait.
Je te comprends pour le fromage, je crois que c’est l’élément le plus difficile à arrêter d’une manière générale… C’est déjà bien de prendre des yaourt au lait de chèvre, qui n’est pas vegan non, mais moins mauvais pour la santé que le lait de vache, c’est déjà ça 🙂
J’espère que mes recettes pourront t’inspirer !
Bises 🙂
C’est vrai que selon les personnes, vaut mieux parfois procéder par étapes que de se jeter dedans tête baissée. J’ai commis cette erreur suite à la pression exercée virtuellement par quelques vegans et du coup, j’ai eu pas mal de ratées qui auraient pu me faire abandonner mon projet. Mais en bonne Bretonne bien têtue, j’ai persisté et ne l’ai jamais regretté non plus 🙂 Par contre, il ne me viendrait jamais à l’idée de critiquer quelqu’un qui prend son temps : mieux vaut y aller piano et sano que de risquer de tout abandonner suite au découragement. Heureusement, les exemples et les soutiens sont nombreux sur le net !
Totalement d’accord avec toi Iza ! L’important c’est d’être en accord avec soi-même et d’y aller à son rythme et même la plus petite démarche est déjà belle 🙂 C’est vrai que les discours un peu extrêmes peuvent faire peur et c’est dommage… Il n’y a pas de “tout bien” ou “tout mal” selon moi. Bravo à toi en tout cas ! 🙂
Je suis rassurée en lisant cet article. Ma mère a tout de suite acceptée et même me comprend quand je dis que je ne veux plus manger de viandes. Mais pas mon père. Heureusement que je ne mange pas tous les jours chez lui. :). Mais il accepte ce que je veux manger comme même. Une fois, je lui ai dit que je ne voulais que du riz et des endives braisées (j’adore ça). Bah, je n’ai eu que ça. Il n’arrêtait pas de me demander si le repas m’avait suffit.
C’est vrai que je ne comprends pas pourquoi les végétariens ne peuvent pas le dire naturellement. on a l’impression que c’est une maladie et grave en plus. Alors que non, moi, je suis très admirative des végétariens. Plus jeune, je ne me disais que je ne pourrais jamais, et là, je dois dire que j’ai changé sur le fait qu’un jour, je ne mangerais plus de viande, de poissons.
Moi aussi je pensais ne jamais pouvoir devenir végétarienne… Comme quoi, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis 😉
Et effectivement on pense que sans viande, on aura faim et on sera fatigués alors qu’honnêtement c’est tout le contraire qui se passe… Il y a beaucoup “d’éducation” à faire autour de ça et je pense que le meilleur moyen c’est simplement l’exemple 🙂